Nicolas
Texte écrit et lu par le papa de Nicolas lors de la célébration
Je voudrais tout d' abord vous remercier du fond du cœur, vous tous, amis connus ou inconnus, venus parfois de très loin, d'être à nos côtés pour accompagner Nicolas dans sa dernière demeure.
Vous ne pouvez pas savoir à quel point la mort brutale et injuste d'un enfant dans la force de l'âge, peut bouleverser la vie de ses parents, de son frère, de son amie et d'une famille entière rassemblée dans la douleur et le même chagrin.
Aujourd'hui par la faute d'un chauffard, le rêve d'une vie est brisé.
Nicolas va reposer maintenant dans un petit coin de ce morvan qu'il aimait tant à La Grande Verrière. Il va retrouver son pépé Marc, sa mémé Marie qui lui faisait de si bonnes meringues, Catherine, ses tontons Louis et Jacky et pas très loin de là à Genouilly, son pépé Henri et sa mémé Lylise chez qui il passait de si bons moments de joie et d'amusement avec ses cousins et cousines.
Nicolas ne méritait pas de nous quitter aussi tôt et je me souviens d'une phrase qu'il avait prononcé du haut de ses 15 ans, en avril 1990 lors du décès de sa chère cousine Catherine âgée de 32 ans: "Ce n'est pas normal que Catherine nous quitte aussi jeune, la mort n'est pas faite pour les jeunes, c'est seulement pour les vieux". A cette époque il ne pensait sûrement pas que quinze ans plus tard son tour viendrai d'une manière aussi tragique.
Il roulait pourtant bien à sa droite, tranquille, de sa petite allure habituelle quand l'autre a traversé la route pour l'anéantir.
Un choc d'une violence terrible qui ne devait lui laisser aucune chance et un vrai miracle aussi, de voir Yasmina sortir indemne de l'amas de ferraille.
Tout comme son frère Pierre, Nicolas était en train de réussir sa vie professionnelle et durant les deux jours passés à la maison, il nous avait fait part de sa satisfaction d'avoir trouvé un emploi captivant, tout seul, en s'appuyant sur des relations amies et sincères, et toute la motivation et l'énergie qu'il comptait mettre dans ce nouveau job. Il s'était installé à Troyes depuis le 1er Février.
A la maison Nicolas était comme partout ailleurs, gentil, agréable, équilibré, tolérant, compréhensif, solide en amitié, et je ne me souviens pas l'avoir vu un jour en colère, même des fois quand je l'houspillais pour des motifs le plus souvent futiles. Ce qui ne l'empêchait pas d'avoir des avis tranchés sur des sujets qui l'irritaient, comme la discrimination, l'intolérance, l'injustice ce qui l'avait par exemple poussé à quitter son emploi à Autun. Nicolas se situait toujours du côté du faible, il savait écouter, partager et quelque part, Bernadette et moi nous nous reconnaissions pleinement en lui et nous en étions très contents, fiers même.
En Yasmina il avait trouvé plus qu'une compagne, une fille bien, douce, cultivée, avec qui il partageait en toute sérénité son amour, ses idées, ses passions et ses projets. Ils s'adoraient et ils étaient sur le point de créer un foyer.
Dans la famille tout le monde se réjouissait de les voir si heureux.
Au revoir mon Nicolas, tu vas nous manquer beaucoup, oui, vraiment beaucoup. Pour ta Yasmina, pour toute la famille et tes amis rassemblés autour de toi la vie ne sera plus comme avant, mais elle continuera le plus longtemps possible, dans ton souvenir et dans l'espérance. Connaissant ton sens de la fête, ta sérénité je t'entends nous dire:
"Allez ne soyez pas tristes, profitez de la vie comme j'en ai profité jusque là, des jours meilleurs viendront forcément".
Puisse aussi ces quelques lignes, faire prendre encore plus conscience à nous tous qui sommes des automobilistes, les dangers de la route et du comportement inconscient de certains d'entre nous.
Texte écrit et lu par Frédéric Lapalus camarade de Nicolas lors de la célébration
Pour Nico,
Putain de 4x4, putain de destin, voilà comment on pourrait commencer.
Nico, notre frangin, notre pote, notre copain, tu pars trop tôt, voilà comment on peut terminer.
Tu resteras à jamais dans nos mémoires, tu étais mon meilleur copain et même mon témoin.
Dis moi que c'est pas vrai !
Toi le fada de la musique et de la sono on ne vivra plus les concerts et les soirées de la même façon.
Tu connaissais toutes les zics et même que ça t'a donné des points pour ton job que t'avais décroché.
Toi le mec toujours pendu au portable, car tu pensais toujours aux autres et surtout à Yasmina même en rando.
Durant les 10 bornes parfois, on avait en direct les conditions de travail de Yasmina, car tu l'aimais plus que tout!
Ton amour était énorme, vous arriviez à l'aboutissement de cette Liberté que vous attendiez: La Liberté de s'aimer sans se cacher.
Toi le bringueur, tu aimais partager ces soirées entre amis, toujours un délire. On en refera rien que pour toi !
Je sais pas si on pourra en refaire une chez tes parents, pendant leur absence, avec les Traînes Bûches dans le salon et 70 personnes autour. T'avais remplacé les meubles par des gens ! Nico l'extrême de la teuf !
Toi le créateur artistique, dessinateur, monteur de photos, t'as même pas fini ton projet d'album personnalisé ou chacun a droit aux clichés les plus délirants de soi-même avec les amis durant toutes nos soirées.
La Beaune's band n'est plus au complet.
On n'oublie rien ni personne mais toi tu resteras à nos côtés, Yasmina sera là et on ne t'oubliera pas.
Pourquoi t'as pas gardé ta mini ? A 8 dedans on n'a rien eu et là t'as une plus grande bagnole et à 2 dedans tout fout le camp.
T'aurais mieux fait de rester couché Nico ! On t'aurait pardonné ce jour là !
Tu te rapprochais de plein de gens qui te voyaient rarement: ton frangin, ton pote de BTS. Les plans étaient déjà fixés pour les premières bringues et puis comme tu disais: Oh Putain ! Ta venue à Troyes n'aura pas lieu !
Comme la version originale, on s'en souviendra et partout où l'on ira, où l'on est allé ensemble, on se remémorera tous ces bons moments partagés et je te l'assure, on en a profité pleinement.
T'as croqué la vie à pleine dent avant qu'elle ne s'arrête hélas trop tôt ! T'as tout fait pour éviter l'enfer mon frère alors que le chantais si bien ton pot'
"It coulb be heaven for everyone !"
Frederic LAPALUS 21 février 2005
Texte écrit et lu par Yasmina Aouini l'amie de Nicolas lors de la célébration
Mon Nico, cela allait faire trois ans que nous vivions un vrai bonheur tous les deux et notre vie allait enfin commencer.
Tu étais l'homme que j'avais choisi pour tout fonder, une famille, une demeure et plein d'autres belles choses. Tu me disais tout le temps que tu étais l'homme le plus heureux du monde, et moi j'étais la femme la plus heureuse parce que j'avais trouvé en toi, un confident, un meilleur ami et un futur mari. A nous deux on aurait refait le monde et transmis notre joie de vivre à tous ceux qu'on aime.
Aujourd'hui tu n'es plus de ce monde, auprès de ceux qui t'aiment et qui sont présents aujourd'hui et plus particulièrement moi, ta petite puce que tu aimais tant. Tous les jours j'ai des souvenirs qui me reviennent, je vois encore ton sourire d'amoureux, je t'entends même m'appeler par mon nom. Maintenant il n'y a plus rien d'autre que le silence autour de toi.
Peut être devons nous nous faire des adieux?
Et là je t'entends me dire de ne pas m'inquiéter, d'être forte, que peut être je vais être seule au monde alors que je ne le suis pas. Jamais je n'aurai pu imaginer que ce jour là survienne si tôt et si brutalement. Nous n'avons pas eu le temps de nous dire au revoir.
Je me sens tellement seule lorsque tu n'es pas auprès de moi, mais je sais que chaque nuit tu me surveilles. De là où tu es maintenant tu sais que ce ne sont pas des adieux, que je vais continuer ma vie ici bas, et lorsque viendra mon tour, on se retrouvera pour f aire tout ce que l'on a pas fait tous les deux, et ce pour l'éternité.
Yasmina 21 février 2005
Prière des morts (texte tiré du Coran et lu par Yasmina)
Seigneur absolu, soit clément envers lui, pardonne lui, honore sa demeure, élargit lui l'entrée.
Lave le par l'eau, la neige et la grêle, purifie le des pêchés comme tu as purifié la robe blanche de la souillure. Accorde lui une demeure meilleure que celle qu'il avait, une famille meilleure que la sienne et une épouse meilleure.
Fais le entrer au paradis et protège le auprès de toi, des tourments de la tombe et du supplice du feu.
Voici le texte d'une chanson écrite par Nicolas:
Cette chanson fait référence à l'affaire Claude MONCHARMONT, dit le braconnier du Morvan.
Claude MONCHARMONT à été guillotiné à Chalons sur Saône le 10 mai 1851.
Nous cousinons avec lui (voir la généalogie)
Malheureusement il n'existe plus de trace de l'enregistrement de cette chanson. Si quelqu'un possède cette archive, merci de me contacter.
MORVAN 1850
Il sait très bien pourquoi on va le faire mourir,
Cependant il refuse d'être tué comme une bête.
Il ouvre les yeux, Claude voit la foule frémir,
On l'allonge sur une planche puis il penche le tête.
Le silence se fait, même le vent se tait.
Puis soudain un bruit sourd, le tranchoir va tomber, lourd.
Le temps semble arrêté dans la tête du condamné,
Comment tout cela a t'il pu arriver? Une dernière fois se rappeler...
Il se souvient qu'il aimait chasser, avec son chien dans les forêts.
Et puis un jour, on l'a empêché, privilège des biens nés.
L'empêcher de chasser, c'est une entrave à sa liberté,
Alors pour conjurer l'arrêté, plus qu'une option: braconner.
Ainsi l'affaire dura un temps, de la Canche au Pommoy, de St Prix au Beuvray,
Se jouant des gendarmes, notre humble forgeron braconnait ça et là.
Mais un jour, on tira sur son chien qui s'écroula, le début du drame.
Alors plus qu'une idée, une idée insensée, il allait prendre les armes!
Il se souvient très bien du regard du gendarme lorsqu'il l'a mis en joue,
De la détonnation et du sang sur ses joues!
Il se revoit si bien animé par la haine et l'injustice des hommes,
Faire feu à nouveau sur un garde là haut!
Sa vengeance accomplie, il dû prendre le maquis.
Soutenu par le peuple, adérent du délit,
Il échappait hardi au piège qu'on lui tendit.
Jamais vu, jamais pris, ainsi la légende naquit.
Les hommes de même condition refusaient désormais la mainmise des barons.
Et l'affaire locale alla jusqu'à Dijon.
Sorti de ses montagnes, croyant le danger moindre.
Sur les bords de la Saône en voyant le jour poindre,
Claude, dans sa déroute,
Est pris par la troupe.
Enfin capturé, notre homme est très vite jugé.
On prend bien sa défense, son cas est alors débattu dans toute la France.
Même le fils HUGO, vient plaider en vain au barreau
Mais il est condamné, on choisit son bourreau
Il sait très bien pourquoi il va mourir.
Monté sur l'échafaud, soleil blême sur sa peau
Le silence se fait, même le vent se tait.
Puis soudain un bruit sourd, le tranchoir tombe, lourd.
La tête dans le pannier, l'espoir de tout un peuple à nouveau muselé?
Mais non! Sa mort ne sera pas vaine, car il reste bien des rancoeurs,
Qui chez les bons bourgeois, feront naître la peur! La peur!
Date de dernière mise à jour : 25/10/2024